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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 13:00

AGRICULTURE : LE DERNIER RENIEMENT DE FRANÇOIS HOLLANDE
1) La parole de François Hollande est comme le projet PS/Verts, hautement
biodégradable !000
Plus le temps avance, plus on se rend compte que la parole de François Hollande ne vaut
rien.
Après avoir renié le projet PS dont il avait lui-même dit « qu’il l’engageait » (dernier exemple
en date avec le renoncement à sa promesse de revenir à la retraite à 60 ans), le voilà qui
poursuit le détricotage de l’accord PS/Verts, pourtant adopté par le bureau national du PS.
On avait eu l’ambigüité sur le MOX, le recul sur l’abdication de notre droit de veto au Conseil
de Sécurité de l’ONU, et maintenant on a l’abandon des propositions sur l’agriculture…
Selon Europe 1, François Hollande aurait assuré, dans un courrier à Xavier Beulin, Président
de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), que le texte signé
par le PS et EELV ne l’engageait pas en ce qui concerne l’agriculture.
Le candidat socialiste renie sa parole plus vite que son ombre !
2) Il faut dire qu’on comprend la gêne de François Hollande. En matière d’agriculture,
l’accord Verts/PS est un concentré d’idéologie écolo-bobo-parisianiste qui, sous couvert de
bons sentiments, prévoit de fragiliser notre filière agricole et avec elle notre indépendance
alimentaire :
Remise en cause de la Politique Agricole Commune (« refonte de la PAC […] :
redistribution des aides et abaissement de leur plafond » p.14) socle de notre politique
agricole depuis les années 1960 et qui permet aujourd’hui à l’Union européenne d’être
la 2ème exportatrice agricole mondiale et à la France d’être la 1ère agriculture
européenne (18% de la production européenne)…
Guerre déclarée à l’agriculture intensive (« l'avenir n'est pas le productivisme » p.14)
par opposition à une agriculture bio bobosacralisée… («Le soutien à l'agriculture
biologique pour atteindre les 20% de la Surface Agricole Utile en bio » p. 14).
Bien sûr que nous sommes favorables à l’agriculture bio, aucune majorité n’a d’ailleurs
fait autant pour son développement. La France s’est fixée un objectif officiel de 6% de la
surface agricole utile en bio en 2012. (3,1% de la surface était bio en 2010). Les surfaces
en bio ont progressé de 50% depuis 2007 sous l’impulsion du Grenelle !
Mais faire du bio ne doit pas rimer avec faire la guerre à l’agriculture intensive qui
représente l’écrasante majorité du secteur agricole, qui permet à notre pays d’être
autosuffisant, qui permet de nourrir les Français avec des produits de qualité et bon
marché. Car pour passer à 20% de la surface utile agricole en bio il faudrait augmenter
de 545% le bio en France par rapport 2010. Cela ne se ferait pas sans porter
considérablement atteinte aux autres surfaces agricoles : céréaliers, éleveurs..
Qui peut croire un instant qu’il est raisonnable de mettre des bâtons dans les roues de
notre filière agro-alimentaire qui pèse pour près de 150 milliards d’euros et emploie
plus de 400 000 salariés ?
Après le démantèlement de notre filière nucléaire, et ses 400 000 emplois menacés, ce
sont à nouveau 400 000 emplois qui pourraient donc être fragilisés ! A l’heure où la
réindustrialisation de la France n’a jamais été aussi urgente, le PS prévoit ainsi de
gigantesques plans sociaux dans deux de nos secteurs industriels les plus performants :
nucléaire et agro-alimentaire…
Un exemple très concret, l’accord Verts/PS prévoit de « supprimer les politiques de
soutien aux agrocarburants » (p.14). La volonté est claire d’affaiblir la filière française
des biocarburants. Et pourtant :
o Les biocarburants, ce sont environ 25 000 emplois en France.
o Paradoxe suprême : les biocarburants permettent de lutter contre le réchauffement
climatique. Un véhicule qui roule au biocarburant émet 60 à 70% de gaz à effets de
serre en moins que s’il roulait au gazole. Grâce aux biocarburants, c’est 5 millions de
tonnes de CO2 qui n’ont pas été émises en France, en 2009.
Pour les Verts et le PS, le réchauffement climatique n’est donc pas une priorité : en
voulant démanteler les filières du nucléaire et des agrocarburants, ils veulent tout
simplement détruire par idéologie deux des secteurs qui permettent à la France
d’être exemplaire en matière de rejet de CO2. En termes de rejet de CO2 dû à la
consommation d'énergie, la France n’émet qu’1,6 tonne de carbone par habitant,
contre 2,7 pour l'Allemagne, et 2,2 pour l'Union européenne. En grande partie grâce
au nucléaire, mais aussi grâce à la contribution des biocarburants.
3) Alors que le monde devra augmenter de 70% la production agricole d’ici 2050 pour
nourrir 9 milliards d’êtres humains, maintenir l’excellence de notre filière agricole est un
enjeu vital pour garantir l’indépendance et la sécurité alimentaires des Français à l’avenir.
Il est donc totalement irresponsable de vouloir la menacer pour des considérations
purement idéologiques et électoralistes.
Comment le PS de François Hollande a-t-il pu signer avec les Verts cet accord qui organise
le démantèlement de ce qui fait notre indépendance nationale ? Sacrifice de :
notre indépendance financière en refusant toute baisse des dépenses publiques ;
notre indépendance diplomatique en voulant renoncer à notre siège de membre
permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU ;
notre indépendance énergétique avec l’abandon d’1/3 de notre production nucléaire ;
notre indépendance alimentaire avec la sacralisation d’une agriculture bio aux dépends
de l’agriculture productive ;
notre indépendance nationale en accordant le droit de voter et d’être élu aux étrangers,
ce qui revient à diluer la souveraineté nationale.
Aujourd’hui, François Hollande a beau jeu de dénoncer ce qu’il préconisait il y a à peine
un mois avec ses amis verts ! La vérité, c’est qu’il vient une fois de plus, de démontrer
son ambigüité permanente.
Les Français peuvent-ils faire confiance à un homme qui renie un à un tous les
engagements qu’il a pris dès que la pression monte ?

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